de Stéphane Manchematin & Serge Steyer
Prévu 2026 – 90 minutes – France
Outre ses allures de vieux cowboy décadent, Pierre a une particularité : chaque jour, depuis bientôt soixante ans, il écrit des romans. Deux cents ont été publiés, au bas mot. Quand il n’écrit pas, il fait son bois pour l’hiver, creuse son puits plus profond – le niveau de la nappe baisse d’année en année –, fait des réparations dans sa maison ou ses cabanes et observe, depuis son balcon, le monde tel qu’il va. La nuit, il dessine et il peint, dans un atelier qu’il a construit de ses mains.
Irma, elle, jouit de la vie. Elle chante quand elle est gaie, chante quand elle est triste. Elle s’occupe de ses chats, fabrique des bijoux et maintient le lien avec les quelques relations du couple. Elle conduit la voiture car « Pelot » comme elle l’appelle avec tendresse et une pointe de dérision, n’a pas le permis. Elle est sa première lectrice, même si elle déplore la noirceur systématique de ses romans. « Tous ces morts par milliers... c’est pas drôle ! »
Pierre et Irma vivent à Saint-Maurice sur Moselle, au cœur des Hautes-Vosges. C’est là qu’ils sont nés, il y a près de quatre-vingts ans. Là qu’ils se sont rencontrés, à la maternelle. Là que, plus tard, ils ont fondé un foyer et une famille. Là qu’ils se sont enracinés, refusant les sirènes d’une vie plus mondaine à Paris.
Entre eux s’est installée une complicité de longue date et une continuelle querelle pleine d’humour, manière de pouvoir se faire des reproches avec légèreté. Ils passent le plus clair de leur temps ensemble à la maison. La nuit tombée, ils regardent des films, westerns ou classiques du cinéma américain. Ils sortent peu. Des gens passent à la maison, plutôt taiseux, plutôt teigneux, plutôt non-conformistes. On prépare un bon gueuleton, on rit, on déplore la folie humaine.
En 2013, Pierre et Irma ont vécu une tragédie : la perte de leur fils unique. Un enfant chéri dont la chambre n’a pas bougé depuis le drame. Ils parlent souvent de lui, avec une infinie tendresse et d’impénétrables regrets. L’écriture peut-elle être un remède à tous les maux ?
Une production Les Films de la pluie